Se postuler pour un poste de supervision

Tenter Le Grand Saut

Par Expert Monster

Par Johanne Menard
Contributrice de Monster

Les Jeux du Canada, édition 2013, sont ouverts et réunissent un grand nombre d’athlètes canadiens en quête de succès importants. Parmi eux, il y aura ceux qui tenteront de grands sauts et voudront établir des records et gagner des médailles. Aucun d’eux ne voudra avoir la réputation d’être tombé devant tout le monde, c’est certain!

Il en va sans doute de même pour celui ou celle qui aspire à un poste de supervision ou de gestion pour la première fois durant sa carrière. Qu’il soit syndiqué ou pas, l’employé qui fera ce choix aura la nette impression de faire un grand saut dans une arène bien différente de celle qu’il connaît bien à titre d’employé. Je me permets d’insister sur le mot « choix » car il s’agit bien de l’aboutissement d’un exercice décisionnel qui requiert à la fois lucidité, réflexion et maturité.

DEUX POSSIBILITÉS…
Prendre la décision de postuler pour tout autre emploi que le sien peut aboutir à deux possibilités : obtenir le poste ou ne pas l’obtenir. Voilà une évidence qui ne devrait pas être à dire mais j’estime que plusieurs l’oublient lorsqu’ils postulent pour un poste de supervision, surtout lorsqu’il s’agit de prendre les rênes de leur propre équipe… Autant il y aura des conséquences heureuses à l’obtention du poste, autant il pourra y avoir des inconvénients incontournables si on le remporte pas la palme! C’est dont un pensez-y bien avant de passer à l’action car ce n’est pas nécessairement parce qu’on connaît bien le travail, les personnes, les dirigeants, etc. que le poste nous tombera d’office dans les mains.

SE CONNAÎTRE, D’ABORD ET AVANT TOUT
La résilience de chacun est très variable : c’est le produit de notre bagage génétique, de notre histoire psychologique, de notre volonté, etc. Il n’y a donc pas une seule bonne voie qui s’applique à tous quand il est question d’aspirer à une promotion au sein de l’entreprise où l’on travaille. Les questions suivantes pourront être utiles… à qui considère cette possibilité :
· Est-ce que je veux une promotion juste parce que je m’ennuie dans mon poste actuel et que ne je ne vois pas d’autres avenues motivantes? · Est-ce que j’entrevois cette promotion pour des raisons d’amélioration de ma situation financière?
· Est-ce que je sais vraiment ce que cela veut dire d’avoir plus de responsabilités, surtout au niveau de la gestion de personnel?
· Est-ce que je suis prêt à faire face aux conséquences socio-professionnelles si je n’obtiens pas la promotion convoitée?

Certains risquent d’être tellement peinés de ne pas obtenir le poste recherché qu’ils songeront à quitter leur employeur plutôt que d’y rester, question de fierté personnelle. C’est une décision sérieuse si c’est la seule qui apparaîtra raisonnable, le cas échéant, surtout si on est à l’emploi de l’entreprise depuis plusieurs années et qu’on y a investi beaucoup sur différents plans : apprentissages et connaissances techniques, relations professionnelles, liens amicaux, investissement dans le fond de retraite, etc.

D’autres seront moins affectés par l’insuccès et pourront composer avec les résultats sans trop s’en faire en se disant que « la prochaine fois sera la bonne » ou que l’expérience leur aura été utile parce qu’elle leur aura permis, à la fois, de mieux connaître les attentes de leur employeur quant aux exigences nécessaires pour combler le poste et de manifester leur intention de progresser à leur employeur.

DES DÉMARCHES STRATÉGIQUES AVANT DE POSTULER
· Est-ce une bonne idée de parler à son patron de son intention de postuler pour un poste de supervision?
Voilà une bonne question délicate à souhait! Règle générale, la transparence envers son supérieur est souvent une chose souhaitable. Elle témoigne d’une relation saine et solide. Et disons-le tout de suite, un gestionnaire compétent et chevronné doit s’attendre à ce que ses ouailles se développent et aspirent à de plus grandes responsabilités. En fait, son but devrait être de favoriser ces envols lorsqu’ils sont justifiés.

Un bon patron accueillera avec une attitude positive et motivante la confidence qu’un de ses employés aspire à un autre poste pour améliorer son cheminement de carrière. En bon gestionnaire, il pourra à la fois témoigner de ses encouragements et de son chagrin à l’idée de perdre un bon membre de l’équipe. Et, le cas échéant, il pourra aussi prodiguer de bons conseils si jamais il a des réserves sérieuses quant aux chances de succès ou quant à la pertinence du poste convoité par son employé. Lorsque la relation s’y prête et lorsque les conditions sont favorables (ex : le patron est ouvert et disponible), il vaut mieux en parler avec son patron au préalable et ne pas le surprendre!

Cela étant dit, tous les patrons ne sont pas de même acabit et pour certains, l’annonce d’un mouvement de carrière par un de leurs employés peut être interprété comme étant un geste déloyal. Un employé averti en tiendra compte et pourra décider d’être plus réservé et de garder ses plans pour lui-même. Car certains gestionnaires se sentiront insécurisés par le départ d’un des leurs et commenceront dès lors à voir cet individu comme « celui qui veut s’en aller » plutôt que celui qui veut croître dans sa carrière.

À QUI PEUT-ON DONC EN PARLER EN TOUTE CONFIANCE?
Le besoin d’échanger sur son intention de postuler sur un poste de supervision est très justifié. Un candidat sage pourra discuter de son profil en regard des exigences du poste à combler avec :
· Les intervenants des ressources humaines. Ces derniers, s’ils existent dans l’entreprise, pourront donner des détails sur les attentes inhérentes au poste, sur les détails reliés au rôle, sur la situation de ce poste dans l’organigramme, etc. Ils pourront répondre à des questions sur les compétences requises, l’expérience privilégiée, etc.
· Les proches. Les membres de son entourage sont souvent d’excellents conseillers qui sauront poser de bonnes questions surtout sur les motivations profondes sous-jacentes, sur les risques possibles, sur les enjeux politiques, sur les conséquences potentielles, etc.
· Les conseillers externes. Il peut être avisé de consulter des conseillers externes (ex : intervenants du Programme d’aide aux employés) afin d’échanger sur la pertinence de son choix de postuler pour un emploi supérieur, sur les façons d’en entrevoir les résultats et les conséquences, etc.. Ces personnes, habituellement de bon conseil, ont l’avantage d’être objectives et expérimentées en cette matière.

Lorsque les conditions gagnantes sont réunies, c’est un grand pas que de franchir la prochaine étape et de postuler pour un poste de supervision au sein de son entreprise. Mais comme pour tout saut en hauteur, une conscience juste de l’effort requis, une bonne préparation, et une acceptation sont aideront à l’atterrissage plus en douceur, quelque soit le résultat!